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Mon expérience hospitalière de plus de trente ans en unité d’addictologie m’a enseigné que les patients arrivent trop tard dans le soin, car les interlocuteurs qui ont croisé leur route - travail, famille, amis- n’ont pas osé aborder la question de crainte d’être blessant ou pensant que cela relevait de la sphère privée.
J’ai donc fait le choix de sensibiliser tous les interlocuteurs, notamment dans le milieu professionnel, dans la mesure où, en matière d’addictologie, le travail constitue le dernier rempart avant l’exclusion.
Plus qu’une parole très spécialisée, ce sont les constats répétés, provenant de personnes différentes, énonçant avec bienveillance mais fermeté les impacts des conduites addictives, qui permettront à terme au salarié d’accéder à du soin.
Le déni, mécanisme constitutif de la maladie addictive, peut être entamé par l’intervention d’un patient-expert en addictologie, dont la parole comme l’expérience ne peuvent être remis en question. Cette approche qui a fait ses preuves en milieu hospitalier s'est maintenant étendue au milieu du travail, comme au milieu associatif.
L'addiction, ou dépendance, est une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.
Le sujet se livre à son addiction malgré la conscience aiguë qu'il a — le plus souvent — d'abus et de perte de sa liberté d'action, " l'addiction c'est plus fort que moi"...
Un patient expert est une personne qui est passée par l’addiction qui a mis son expérience au service des malades et des soignants et étend cette expertise au milieu de l’entreprise auprès des encadrants ou bien encore du personnel de santé au travail. C’est à travers son témoignage qu’il permettra au salarié de s’identifier à ce parcours de résilience et aidera les intervenants à trouver la posture la plus juste et les propos les mieux adaptés à la situation présentée
La consommation de produits illicites au travail ou son incidence au travail, implique la responsabilité de l’employeur en ce qui concerne la sécurité. Selon l’article L4121-1 du code du travail « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. (…) »
En cas de manquement à son obligation de sécurité, la responsabilité civile mais aussi, dans certains cas, la responsabilité pénale de l'employeur peut être
engagée.
Concrètement, quelles sont les « mesures nécessaires » à prendre dans l’entreprise ?
L’American Psychiatric Association donne une méthode de mesure de la sévérité d'une addiction en fonction de 11 critères :